Le Voyage Sombre et frêle nef voguant de par les méandres de la route, Ignorant jusqu’au temps qui fuit goutte à goutte, Dans son cœur, une présence fantomatique, comme morte, Se laissant bercer par le bras de l’océan. À la lueur d’une étincelle des cieux, Du haut d’un promontoire elle apparaît à tous, Presque irréelle, un halo de lumière dans la nuit, Un simple signe au loin, invisible. Ainsi, en moi renaît l’esprit des temps passés, Un voile s’avance, retenu seulement par cette source qui m’apaise, Mes pensées, tournoyantes vers l’immensité du néant, Formidables instruments du bourreau, aiguisent ma souffrance. Demeure, bien que cachée aux confins de la peur, Que dans cette solitude je l’entende encore, Et sans nul autre semblable, Près du cœur à jamais et toujours.